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Chronique droits humains

A Madrid on torture: quatre mille Basques peuvent le confirmer par Olivier Peter

Aztnugal. C’est avec ce mot que l’indépendantiste basque Jon Patxi Arratibel a signé le procès verbal d’audition à la police dans lequel il s’auto-accusait de collaborer avec l’ETA. Une déclaration rendue en 2011 après avoir passé 120 heures de détention, dans le sous-sol d’un commissariat de Madrid, sans aucun contact avec ses avocats, avec ses proches ou avec des médecins de confiance.

Lu de droite à gauche, Aztnugal signifie «à l’aide» en langue basque. Violenté, frappé, privé de sommeil, asphyxié avec des sacs en plastique, Arratibel avait confié à sa signature un appel au secours désespéré. Un appel ignoré par les juges espagnols, qui ont rapidement classé sa plainte, mais qui a été entendu par la Cour européenne des droits de l’homme, laquelle a condamné l’Etat espagnol pour ne pas avoir enquêté face aux indices crédibles des tortures subies par le requérant.

Le Courrier du 5 juillet 2016
Olivier Peter, avocat au Barreau de Genève et membre du comité de l’association des juristes progressistes